L’écriture personnelle en BTS suit la synthèse. Son sujet est inspiré par le thème abordé dans le dossier support de l’examen.

L’écriture personnelle en BTS n’est pas :

  • Un test de tes connaissances sur le thème en question. On ne te demande pas de tout connaître sur ce thème.
  • Un simple et rapide exposé de ton opinion personnelle (« moi je pense que oui parce que…« ) : Ne prends pas au pied de la lettre l’intitulé !
  • Une dissertation de 5 pages ou plus,
  • un résumé des textes proposés dans le dossier,
  • un résumé de ta synthèse.

En revanche, c’est :

  • la prise de position sur une question qui fait débat,
  • la construction d’une opinion personnelle,
  • une réponse argumentée et personnelle à la question posée,
  • l’utilisation intelligente de l’ensemble de tes connaissances,
  • le recours au corpus de textes et l’insertion de références,
  • un écrit raisonné, structuré et rédigé.

J’insiste sur ce point : il faut construire un raisonnement, une véritable argumentation solide, justifiée et illustrée. Tu ne prends définitivement position que dans la conclusion.

Le temps imparti pour l’écriture personnelle en BTS

1 h à 1 h 30.

Le temps imparti est donc très court. Par conséquent, on ne te demande pas, je répète, de rédiger une dissertation : l’introduction et la conclusion doivent être rapides.

On attend un document écrit de 2 à 3 pages, intro et conclusion comprises.

Les compétences évaluées pour l’écriture personnelle en BTS

  • Le respect des contraintes de la langue écrite (objectif = 0 faute !),
  • la formulation d’une réponse personnelle et pertinente à la question,
  • la rédaction d’un point de vue argumenté,
  • la cohérence de la construction de tes réponse,
  • l’utilisation d’une culture acquise, fondée sur des exemples et des références adaptés et précis.

L’écriture personnelle en BTS c’est :

  • Un écrit argumenté, structuré, empreint de ta culture générale et de références précises, y compris aux textes du corpus proposé,
  • constitué d’une introduction, d’un développement et d’une conclusion et d’une longueur de 2 à 3 pages (60 à 90 lignes),
  • ta réponse personnelle, sérieuse, réfléchie et raisonnée à la question posée.

Tout ça en 1 h – 1 h 30.

Répartition du temps pour l’écriture personnelle en BTS

écriture personnelle en BTS

Efforce-toi de respecter le temps imparti dès tes premières rédactions d’écrits personnels. Sinon, tu risques de prendre de mauvaises habitudes et de te tromper d’exercice. Il ne s’agit pas d’une dissertation. Tu n’en as pas le temps.

Analyser l’énoncé de l’écriture personnelle en BTS

a) La question

Lis la question de l’écriture personnelle dès que tu reçois ton sujet d’examen. Tu commences bien entendu par la synthèse (sur 40 points) mais tu dois connaître la question de l’écriture personnelle dès le début.

Cela te permettra d’y réfléchir pendant que tu travailles à l’exercice de la synthèse. Repère ce que tu pourras sans doute utiliser pour l’écriture personnelle (adopte une couleur différente pour souligner ou prends quelques notes à part). Cela te feras gagner du temps pour la suite.

b) Le thème

Repère (et surligne, encadre, entoure, souligne, bref, marque-le !) dans la citation ou le libellé du sujet, le mot ou l’expression qui correspond au thème abordé.

Exemple de sujet (session 2012) :

Selon vous, celui qui fait rire détient-il un réel pouvoir sur les autres ?
Vous répondrez à cette question de façon argumentée en vous appuyant sur les
documents du corpus, vos lectures de l’année et vos connaissances
personnelles

c) Les deux types de sujets

Le sujet vous demande de réfléchir à une thèse émise dans un des documents du corpus proposé, sous forme de citation :

Exemples :

Sujet 1 : Selon vous, « Les images de fiction nous soignent-elles de nos malaises quotidiens », comme l’affirme l’auteur dans le texte A ?

Sujet 2 : D’après vous, l’influence de la télévision est-elle réellement négative pour ceux qui la regardent ?

Le sujet te demande d’exprimer une opinion personnelle, sans s’appuyer sur une thèse en particulier.

d) La problématique de l’écriture personnelle en BTS

Souligne les mots qui expriment le problème (la question) posé à propos de ce thème.

Ces mots sont soit des mots-clés définissant le problème soit des termes qui mettent en relation les mots clés. Analyse à quoi servent ces mots, ce qu’ils représentent.

Exemple :

Commentez cette réflexion d’un responsable scientifique : « La science est à la fois trop sérieuse et trop plaisante pour être laissée aux seuls scientifiques. »

Souligne les mots-clés de ce sujet. Ici : science – scientifiques – sérieuse – plaisante.

La problématique est donc la question posée, ou sous-entendue, sur un sujet (thème) donné. Veille à ne pas confondre les deux.

Rappel : le thème est le sujet général abordé, exemple « la violence« . La problématique est l’angle sous lequel est abordé le thème général, exemple « les causes de la violence chez les jeunes » ou « quelles sont les conséquences de la violence scolaire sur l’apprentissage de la vie en société ?« , etc.

Autrement dit, un même thème génère de multiples problématiques. Si tu ne cibles pas précisément celle du sujet, tu files droit vers un hors-sujet.

Dans ce cas, ta note sera inexorablement inférieure à la moyenne même si ton propos est parfaitement argumenté, illustré, écrit…. un des critères d’évaluation est de répondre à la question posée !

e) La reformulation

Le contenu du sujet autrement, afin de te l’approprier. Traduis-le dans tes propres termes. Il s’agira aussi d’expliciter les sous-entendus éventuels.

Même sujet toujours :

« Commentez cette réflexion d’un responsable scientifique : « La science est à la fois trop sérieuse et trop plaisante pour être laissée aux seuls scientifiques. »

Schéma de reformulation possible :

Science = activité grave, dangereuse (sérieuse) = concerne par conséquent aussi les citoyens, les politiques (pas les seuls scientifiques) + science = très intéressante à pratiquer (plaisante) = concerne donc aussi les créateurs, les artistes, les grands publics, etc. (pas les seuls scientifiques).

Problématique de ce sujet :

Compte tenu de ses enjeux, à qui appartient, ou doit appartenir, la science ?

f) Le choix de ta thèse

Tu peux dès à présent choisir l’opinion que tu vas défendre (rappel : vu le temps imparti – 1 h – 1 h 30, il n’est pas question de travailler sur l’habituel schéma de la dissertation et de développer intégralement la thèse et l’antithèse – nous reviendrons sur les types de plans).

La thèse que tu vas défendre est l’opinion avec laquelle tu te sens le plus à
l’aise et pour laquelle il te semble avoir le plus d’idées, d’arguments, de références et d’exemples à présenter.

Rechercher des idées

a) Note tes premières idées

Tu as relevé les mots clés du sujet et bien repéré la problématique.

Note maintenant TOUTES LES PREMIERES IDEES qui te viennent à l’esprit, sans te censurer (tu feras le tri plus tard). La non-censure est essentielle car elle te permet de laisser libre cours à ton imagination, ta réflexion. Si tu censures déjà à cette étape certaines idées parce qu’elles te paraissent peu adaptées, tu freines l’apport d’autres idées… Car, c’est bien connu, une idée en amène une autre…

Donc, lâche toi !!!!

Toutes les idées qui te viennent spontanément doivent être notées au brouillon, y compris les notions les plus vagues, les exemples les plus anodins, les références même floues. Ce sont des pistes que tu exploreras par la suite.

Quelques techniques : Le brainstorming

  • Prendre une page blanche,
  • noter au centre de la page la problématique,
  • et autour de cette problématique centrale, rayonner, à l’aide des mots-clés et des idées qui te viennent concernant ces mots-clés.
brainstorming culture générale

Autre technique, le tableau :

  • Note en titre de colonnes (ou lignes, comme tu préfères) les mots clés,
  • remplir les colonnes avec tes idées, exemples, arguments, etc
écriture personnelle en BTS PI

Tu peux mixer les deux techniques, ou bien utiliser ta propre technique, tout est bon du moment que cela te permets de noter tes idées et de t’y retrouver !

Et n’oublie pas, il s’agit d’un BROUILLON ! Donc, tout est possible : les couleurs, les dessins, les flèches, etc.

b) Provoquer de nouvelles idées pour ton écriture personnelle en BTS

  • Par association : à partir des mots que tu as déjà notés au brouillon, cherche des mots associés.
  • Par questionnement : utilise la fameuse technique du QQOQCP : qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment/combien ? Pourquoi/pour quoi ? (Toutes ces questions ne trouveront pas toujours réponse mais elles ouvrent des pistes.)
  • Par contradiction : tu as certainement dans ton entourage quelqu’un qui est systématiquement « pas d’accord » avec les autres… Nous avons tous ce fameux quelqu’un qui nous contredit toujours, quoi qu’on dise et qu’on soupçonne de juste vouloir nous contredire… Bref, un pénible…. 😉

Sauf…. Que cette personne peut devenir ton meilleur outil de réflexion pour l’exercice de l’écriture personnelle. Imagine que tu abordes la problématique en question avec lui/elle. Donne ton point de vue, tes arguments et essaye d’anticiper ce qu’il/elle dirait…. Voilà ! Tu as de nouveaux arguments, de nouveaux exemples !

  • Par le recours au corpus de documents de la synthèse : relis les documents à la recherche d’idées qui viennent compléter les tiennent, qui les étoffent, les précisent, les appuient, etc. MAIS ATTENTION : NE RECOPIE PAS BETEMENT.

Tu dois insérer quelques références aux documents de la synthèse dans ton écriture personnelle mais de façon dosée et intelligente, pertinente.

Montrez que tu sais réfléchir par toi-même tout en étant capable d’entendre l’opinion des autres.

  • Par le recours à ta culture générale : repasse-toi en mémoire ce qui a été vu, lu, étudié, analysé en cours pendant l’année, que ce soit tes acquis strictement personnels (les films que tu as vus, les ouvrages que tu as lus, les discussions entamées, écoutées, etc.) et les documents proposés en cours.

c) Recherche ton plan pour l’écriture personnelle en BTS

C’est une étape CLE…. Que tu auras envie de zapper, pensant gagner du temps…

Ce serait tout simplement une grave erreur.

Un plan précis et détaillé AVANT de démarrer la rédaction (je rappelle que la rédaction de l’écrit se fera directement sur ta copie – pas le temps de rédiger l’intégralité de ton écrit au brouillon, d’où l’importance extrême de ton plan !) est la seule méthode efficace pour bien gérer ton temps sur cet exercice et de parvenir à un travail abouti.

L’idée globale est donc de classer tes idées et arguments dans un ordre logique. La ligne générale à suivre est :

  • plus évident au moins évident,
  • moins original au plus original,
  • plus concret au plus abstrait,
  • plus simple au plus complexe,
  • court-terme au long-terme,
  • l’ancien au moderne,
  • etc.

… tu saisis l’idée : garde tes arguments et idées les plus percutants pour la fin. Ton raisonnement doit PROGRESSER. Tu dois suivre une construction logique et progressive et non présenter une simple juxtaposition d’idées.

Précision : plusieurs types de plan existent, ton choix dépendra de la problématique et de tes idées. Il n’y a pas UN plan parfait pour chaque écrit personnel… Les types de plans qui suivent sont donnés à titre indicatif, à titre d’exemple. Il en existe d’autres mais j’ai choisi de regrouper en 3 grands types les plans les plus courants.

À chaque écrit personnel que tu rédigeras, tu devras réfléchir à celui qui est le plus réussi et ce plan réussi peut n’appartenir à aucune des catégories mentionnées ci-dessous.

Un plan est réussi quand il est :

  • Équilibré : les paragraphes et les différentes parties sont plus ou moins de longueur égale ;
  • progressif : tu vas de l’argument le moins convaincant vers le plus convaincant
  • logique : tu organises tes idées pour conduire logiquement le lecteur à la conclusion, tu ne présentes PAS tes idées sous forme de « catalogue ».

Quelques types de plans possibles :

Le plan par catégorie : (encore appelé thématique ou descriptif)

Il décrit un phénomène, ou l’explique en le décomposant en catégories, ou sous-thèmes. Tu fais l’inventaire des différents aspects de la question. Il te permet de répondre à des questions comme « Que pensez-vous de … ?« , « En quoi a-t-on raison d’affirmer que … ?« , « Montrez, justifiez ou commentez que …« 

Ce plan permet d’étayer une thèse : tu dois fournir des arguments organisés afin de valider le jugement ou de répondre à la question d’opinion qui t’est posée.

Ce plan n’est en général PAS adapté aux questions qui appellent une réponse en oui ou non.

Exemple :

Sujet : Quel sens donnez-vous au travail ? Plan possible :
Partie 1 : Du point de vue de l’individu
Partie 2 : Du point de vue de la société

Sujet : Qu’est-ce, pour vous, qu’être moderne aujourd’hui ? Plan possible :
Partie 1 : Du point de vue matériel
Partie 2 : Du point de vue culturel
Et Partie 3 : Du point de vue idéologique

le plan analytique :

Il explique un phénomène et l’analyse. Il peut t’aider à commenter une citation par exemple. En général, on décrit la situation puis on en analyse les causes et on envisage les conséquences et/ou les solutions. Ce plan permet d’approfondir une réflexion ou une citation.

Exemple :

Sujet : Selon un récent sondage, les jeunes, qui ne s’intéressent guère à la politique, sont capables pourtant de se mobiliser pour certaines causes. Quels commentaires vous inspire ce constat ? Plan possible :
Partie 1 : Le constat : les jeunes manquent d’intérêt pour la politique mais se mobilisent.
Partie 2 : Les causes de cette situation et les conséquences sur l’exercice de la citoyenneté.

Le plan argumentatif ou dialectique :

Ce type de plan est fréquemment utilisé, notamment quand on te demande de réfléchir à un jugement, de discuter une opinion. Ce plan te servira pour:

Défendre et justifier une thèse : tu penses « OUI » à la question posée en problématique. Tu es d’accord avec la thèse proposée, tu l’approuves et tu choisis de développer des arguments qui vont dans le sens de l’opinion proposée. L’introduction présentera l’opinion que tu approuves et ton développement expliquera, argumentera pourquoi cette opinion te semble juste.

Exemple :

Sujet : « La lecture, une bonne façon de s’enrichir, sans voler personne. » Partagez-vous cette opinion ? Plan possible :
Partie 1 : La lecture enrichit intellectuellement.
Partie 2 : Elle accroît les expériences.
Et Partie 3 : Elle développe la sensibilité.

Pour t’opposer à une thèse : tu penses « NON » à la question posée et tu choisis de développer des arguments contre la thèse proposée. Dans ce cas, il faut présenter la thèse en question et résumer très brièvement tes arguments puis il faudra réfuter, c’est-à-dire expliquer pourquoi tu n’es pas d’accord. Tu termineras par formuler ton opinion personnelle.

Exemple :

Sujet : « Le clonage ? Mais c’est l’avenir de l’homme ! » Partagez-vous cette opinion ? Plan possible :
Partie 1 : Une pseudo-amélioration mais un danger bien réel pour l’humanité.
Partie 2 : Pour une autre conception de l’homme.

Pour nuancer et/ou corriger une thèse : tu penses « OUI, MAIS ». Il faut ici présenter la thèse et formuler les éléments que tu approuves dans cette thèse. Ensuite, tu discutes les éléments qui ne te semblent pas justes, avec lesquels tu n’es pas d’accord. Tu peux aussi rectifier cette thèse dans une troisième partie en formulant ton opinion personnelle.

Exemple :

Sujet : « Si vous aimez votre travail, si vous avez une vie pleine et heureuse, vous n’avez pas besoin de vacances… Les vacances seraient un exil malheureux » affirme un auteur. Partagez-vous ce point de vue ? Plan possible:
Partie 1 : La passion de son métier rend les vacances détestables : un exil.
Partie 2 : Les dangers de la dépendance au travail.
Et Partie 3 : Il est préférable d’associer amour du travail et bienfait des vacances.

A retenir :

Il existe 2 grands types de développement :

  • le plan élaboré avec parties et sous-parties : chaque partie formule une thèse ou une idée générale et les sous-parties (les paragraphes) présentent les arguments, les exemples et les références culturelles ;
  • le plan simple : il développe 3 ou 4 grandes idées ou arguments principaux assortis d’exemples et références culturelles. Chaque grande idée fera l’objet d’un paragraphe.

Commencer la rédaction

La rédaction ne doit démarrer QU’UNE FOIS QUE LE PLAN DETAILLE EST PRET. Étant donné le temps imparti limité (1 h à 1 h 30), il faut rédiger directement sur la copie le développement. Cela permettra de gagner du temps et, avec de l’entraînement, tu verras que c’est POSSIBLE.

En revanche, je te conseille de rédiger l’introduction et la conclusion intégralement au brouillon, une fois le plan détaillé achevé.

POURQUOI ?

  • L’introduction sera la première impression laissée au correcteur et comme tu le sais, « on n’a qu’une fois l’occasion de faire une première bonne impression« … Une bonne introduction conditionnera le correcteur en ta faveur.
  • La conclusion, elle, laisse une dernière impression au correcteur et va l’influencer grandement dans sa notation…. En fait, on pourrait presque dire (mais que ça reste
    entre nous) qu’un « mauvais » développement entre une introduction parfaite et une conclusion excellente sera peut-être « oublié » par le correcteur…. Soigne donc absolument ces deux éléments de ton écrit. Je conseille souvent aux étudiants de rédiger la conclusion « dans la foulée« , au brouillon, juste après avoir rédigé l’introduction. Cela présente plusieurs avantages :

1- c’est fait et… ce qui est fait n’est plus à faire, dit le grand sage,

2- cela reste dans la lignée de ton introduction et donc dans le sujet (tu la prends comme base et y répond de façon systématique), cela évite les débordements et hors sujets de fin d’écrit personnel et les « moi j’écris comme ça vient » et autres « je verrai quand j’en serai là » : justement, tu y es, dans le sujet, en plein dedans !

3- si tu manques de temps (je te rappelle la courte durée de l’épreuve), au moins, ta conclusion est déjà rédigée, il ne te reste plus qu’à la recopier : cela prend quoi ? 2 minutes ? (Mieux vaut une idée en moins dans le développement et une conclusion correcte qu’une idée géniale en fin de devoir mais pas de conclusion…

Je rappelle que le sujet de l’écriture personnelle en BTS se rapporte à un des deux thèmes d’étude et on s’attend donc à ce que tu parsèmes ton devoir de citations, références, exemples issus de ta réflexion et culture personnelles et scolaires. Tu peux, et dois également recourir aux documents du corpus de la synthèse et citez les auteurs.

Et n’oublie pas : c’est une écriture personnelle en BTS : tu dois donc t’impliquer dans la rédaction !

C’est aussi un écrit argumenté : tu dois donc défendre et justifier un point de vue, de façon structurée, organisée, ordonnée, logique et progressive.

Rédiger l’introduction

Elle comprend 3 étapes et doit tenir en UN SEUL PARAGRAPHE.

a) Elle amène le thème-sujet :

La première phrase (ou les deux premières si besoin) doit évoquer le thème abordé, c’est la phrase d’accroche. Si le sujet de l’écriture personnelle contient une courte citation, il faut la recopier dans l’introduction. Si la citation est longue ou s’il n’y en a pas, il faut paraphraser le sujet et citer les mots clés.

b) Elle reprend la problématique exacte ou elle reformule la question posée :

Il faut rédiger cette ou ces phrase(s) le plus précisément possible. Tu peux reformuler le sujet sous forme de question(s) ou d’affirmation, ou mixer les deux, à toi de voir.

c) Elle annonce le plan :

Les différentes parties de ton plan doivent être annoncées très clairement, très simplement. N’hésite pas à rédiger des phrases courtes et percutantes. Insiste sur le lien logique qui unit les différentes parties entre elles et les parties à la problématique.

Exemple :

Sujet : « En quoi la connaissance du passé peut-elle nous amener à mieux vivre ? Donnez votre opinion en l’argumentant et en la structurant.

Introduction proposée : L’histoire passionne les gens, comme en témoigne le succès des livres ou des émissions de télévision consacrés au passé. D’où vient cet engouement ? Veut-on connaître le passé pour mieux gérer le présent ? En quoi cette connaissance peut-elle nous apprendre à mieux vivre ? Nous nous interrogerons donc sur la signification de ce succès et sur les avantages apportés par cette connaissance. Nous nous demanderons ensuite si les leçons qu’on peut en tirer peuvent « nous amener à mieux vivre ».

Rédigez la conclusion de l’écriture personnelle en BTS

Je l’ai mentionné plus haut : je te conseille de rédiger ta conclusion dans la foulée, juste après avoir rédigé ton introduction. Essaye de le faire, tu verras que tu gagneras en rapidité et en efficacité au fur et à mesure des entraînements.

Elle comprend 2 étapes et doit tenir en UN SEUL PARAGRAPHE, comme l’introduction.

a) Elle fait le bilan de ton argumentation :

Elle reprend, en la résumant de manière très synthétique, la démonstration menée dans le développement et annoncée en introduction. De plus, elle précise également avec clarté ton point de vue sur la question posée dans le sujet.

b) Elle procède à un élargissement (ouverture) ou à une chute :

Si le point de vue que tu as défendu ouvre la voie à une nouvelle problématique, mentionne-la dans ta conclusion (une phrase ou une question suffira). Tu donnes ainsi une nouvelle orientation à la pensée, une sorte de piste pour une réflexion ultérieure. Toutefois, si tu ne trouves pas d’ouverture te semblant valable, pas de panique : on préfère une conclusion sans ouverture qu’une ouverture très médiocre ou « facile » (Pour valider ton « ouverture« , demande-toi si elle peut faire l’objet d’un nouveau sujet d’écriture personnelle. Si oui, elle est probablement correcte.

Si le sujet ne permet pas l’ouverture vers une autre problématique, rédige alors une chute. Il faut donc terminer par une phrase qui clôt le débat et donne une impression d’achèvement.

Exemple :

Sujet : « Regrettera qui veut le bon vieux temps… Moi je rends grâce à la nature sage (…) qui m’a fait naître en cet âge » disait Voltaire (Le Mondain, 1736). Pensez-vous qu’autrefois tout allait mieux ou, comme Voltaire, vous réjouissez-vous de vivre à notre époque ?

Plan proposé :
Partie 1 : les médias, les intellectuels, les politiques relaient souvent le discours de l’homme de la rue pour qui « tout va plus mal » qu’autrefois.
Partie 2 : Il est vrai que notre époque est imparfaite.
Et Partie 3 : Mais il faut reconnaître ce qui progresse à notre époque.

Conclusion proposée : Les discours nostalgiques qui stigmatisent la modernité sont fréquents, que ce soit chez l’homme de la rue ou chez certains intellectuels reconnus. Il est vrai que, par bien des aspects, notre époque peut légitimement choquer. Mais, à l’instar de Voltaire, on peut se réjouir des espoirs que font naître le progrès technologique et matériel et l’évolution des mentalités. Critiquer le présent, tout en profitant allègrement de ses avantages paraît non seulement ridicule mais aussi inconvenant.

Rédiger le développement de l’écriture personnelle en BTS

Règles de base :

  • La rédaction de l’écrit se fait au présent,
  • le « je » est admis, le « nous » est possible aussi,
  • le « vous » est interdit = ne jamais interpeller le lecteur. (Exemple : « nous allons vous montrer » = interdit. Écrivez plutôt « nous montrerons que« 

a) La formation des paragraphes

La composition

Par définition, un paragraphe est constitué de 3 éléments :

  • L’idée-clé : c’est la formulation claire et explicite de ta pensée ;
  • un ou plusieurs arguments : c’est ce qui sert à expliquer, justifier ta pensée ;
  • un ou plusieurs exemples – références – citations : c’est ce qui permet au lecteur de mieux comprendre ta pensée, c’est ce qui rend concret et authentique ton raisonnement.

Exemple :

Non, ce soir, je ne veux pas aller au cinéma = votre pensée.
Parce que je suis fatigué, parce que c’est cher, parce que ce film ne me plaît
pas = les arguments.

Et souviens-toi, la dernière fois que je me suis « forcé » à y aller, j’ai dormi tout le long du film. Et toi, tu ne m’as pas accompagné pour voir tel film qui me plaisait = exemples.

L’organisation

Tu peux organiser ton paragraphe de plusieurs façons :

  • Tu débutes par l’idée-clé : la suite du paragraphe expliquera cette idée, la justifiera, l’illustrera.

Les enfants de moins de douze ans sont soumis à une très forte pression publicitaire. Certains mercredis, les 6 – 12 ans peuvent avaler jusqu’à 200 spots dans leur journée télévisée. Ce sont surtout les produits alimentaires et les jouets qu’on leur fait miroiter.

  • Tu termines par l’idée-clé : le paragraphe développe les arguments et aboutit à l’idée principale.

Le XXIème siècle sera celui du temps libre : la durée annuelle du travail ne cesse de diminuer depuis trente ans, et cela s’est accéléré avec la législation récente. Il en résulte un profond bouleversement des vacances.

  • Tu sous-entends l’idée-clé : le développement est suffisamment clair et le lecteur comprend l’idée sans qu’il soit nécessaire de la formuler.

L’arrivée du multimédia a entraîné le développement de jeux plus sophistiqués et plus complexes sur le plan du scénario, de la navigation mais aussi dans leurs dimensions graphique et sonore. Les jeux sur réseaux sont un autre élément important à considérer parce qu’ils témoignent de la création d’une « sociabilité virtuelle », forme de sociabilité apparue avec les nouveaux moyens de communication.

Les types de paragraphes

Il existe plusieurs types de paragraphes :

  • Le paragraphe explicatif : l’idée-clé est énoncée au début. Les phrases suivantes développent les éléments contenus dans l’idée, les nuancent.

Les mobiles d’une cyberattaque sont variés. Des terroristes ou des gouvernements tenteront par exemple d’infiltrer des réseaux informatiques ennemis pour s’emparer de renseignements secrets ou saboter les installations que ces réseaux commandent. En 2010, le secrétaire adjoint à la Défense des États-Unis William Lynn a rapporté que des “ adversaires ” étrangers avaient à plusieurs reprises attaquée et infiltré des réseaux classés confidentiels, et dérobé « des milliers de fichiers […] dont des plans de fabrication d’armes, des plans d’opérations et des données de surveillance ».

  • Le paragraphe illustratif : il s’articule autour d’un exemple significatif qui confirme l’idée-clé

Les ordinateurs réquisitionnés en vue d’offensives sont légion. En 2009, une entreprise de sécurité informatique a démantelé un réseau mondial de près de deux millions d’ordinateurs zombies, beaucoup appartenant à des particuliers. Récemment, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a estimé qu’un ordinateur connecté à Internet sur trois faits l’objet d’une intrusion.

  • Le paragraphe inductif : les exemples justifient l’énonciation d’une idée-clé.

La brebis Dolly, le maïs transgénique, la banane porteuse de médicaments, le clonage humain… Au départ, certaines manipulations visaient à produire des médicaments, des vaccins ou à remédier aux problèmes de la faim, mais les risques encourus sont à la mesure de la puissance des méthodes suivies, des sommes investies, et des profits envisagés.

  • Le paragraphe accumulatif : les arguments se succèdent et s’additionnent grâce à des mots de liaison tels que « d’abord-ensuite-en outre-de plus-enfin« 

Le piratage privé de CD audio présente de multiples vertus. D’abord, il amplifie la diffusion de la musique puisque les copies privées multiplient chaque CD acheté dans le commerce par le nombre de reproductions qui en est fait. Ces copies circulent, s’échangent et les productions musicales concernées sont écoutées par un public plus nombreux. De plus, ces copies sont souvent sélectionnées par ceux qui les aiment pour être offertes en cadeaux. C’est l’occasion de faire découvrir des œuvres qui, plus tard, seront achetées par ces nouveaux amateurs. Enfin, on constate que les prochains disques des artistes en question seront attendus impatiemment et d’abord achetés avant d’être copiés et offerts à leur tour. Finalement, par un effet boule de neige, les copies piratées initiales vont accélérer le succès des artistes dont les disques ont été copiés. Pourquoi donc diaboliser le piratage privé ?

b) L’énonciation

Comme mentionné en début de chapitre, tu peux tout à fait utiliser le  » je« . Il faut toutefois veiller à ne pas donner une dimension trop intime à ton écrit. Tu éviteras ainsi d’écrire « moi, je pense que…« . Pour éviter de tomber dans ce piège, tu peux utiliser le « nous », un peu plus neutre et qui permet une généralisation plus facile : « nous constatons donc que …« .

Tu peux aussi utiliser la 3ème personne du singulier avec des tournures plus impersonnelles, ce qui va donner une dimension plus « solennelle » à ton propos.

Le « on » est possible également : il inclut le locuteur et le lecteur et peut avoir le sens de « nous« . Mais c’est aussi un pronom impersonnel ; il sert à désigner « les gens en général« .

Exemple : Chez les scientifiques, on pense que …

ATTENTION : Ne mélange pas dans une même phrase, un même paragraphe, voire un même écrit, le « nous » et le « on » pour inclure le lecteur. Cela manquerait de cohérence et donc de clarté.

Vous pouvez aussi préciser les catégories de personnes que vous mentionnez : les jeunes, les scientifiques, les politiques, les hommes du XXIème siècle, les usagers, les citoyens, etc.

c) L’expression écrite

  • Varie et précise autant que possible les verbes que tu emploies :
culture générale bts pi
  • Varie les temps et modes utilisés : le conditionnel marque le scepticisme, la prudence, l’indicatif affirme.
méthodologie écriture personnelle bts
  • Utilise un vocabulaire précis pour émettre ton opinion :
écriture personnelle en bts
  • Utilise généreusement les termes modalisateurs (et ceux de la famille)
aide bts pi
  • Use et abuse des mots de liaison ou connecteurs logiques :
méthodologie écriture personnelle bts
  • Varie au maximum tes exemples : références culturelles prises dans le corpus de la synthèse, exemples tirés de ta culture générale, faits d’actualité, exemples puisés dans des livres, films, émissions de télé, de radio, articles de presse, etc.
  • Développe en profondeur tes idées et arguments : souvent, le correcteur lit et pense « et ? Oui ? Mais encore ?« . Va AU BOUT de ton argumentation. Utilise bien l’auto questionnement « Pourquoi je dis ça ?« , « Comment je le prouve ? » (Idée de longueur d’un paragraphe = une quinzaine de lignes (ce n’est PAS une règle mais une INDICATION).
  • Marque visuellement la structure de ton écrit : utilise des alinéas ou retraits de paragraphes, saute une ligne entre chaque grande partie, insère des phrases de transition MAIS ton plan ne doit EN AUCUN CAS ETRE APPARENT : ton écrit est intégralement rédigé.
  • Relis-toi (on n’insistera JAMAIS assez sur cette étape !!!!!) : tu dois relire ton écrit très attentivement et très rigoureusement : traque la moindre faute de français, d’orthographe, de grammaire, de conjugaison. C’est un véritable travail.

Les critères particulièrement appréciés par les correcteurs pour l’écriture personnelle en BTS

  • Les références à l’actualité et l’intérêt pour le monde moderne, les informations de fraîche date : SOIS CURIEUX !
  • Les références précises et diverses tirées de ta culture générale (films, auteurs, ouvrages, œuvres d’art…)

Les 3 points les plus difficile de l’écriture personnelle en BTS :

a) Les idées

Étant donné que la question posée est étroitement liée aux textes du corpus, la difficulté consiste à trouver des propositions nouvelles et des idées originales par rapport à toutes celles présentes dans les documents. Tu devras donc solliciter ton IMAGINATION et ta CULTURE.

Nous verrons comment rechercher des idées ultérieurement.

b) la compréhension du sujet

Il faut bien cibler la question posée pour éviter les contresens et les hors sujets.

Exemple :

Sujet : « Si la société était parfaite, on pourrait se passer de vacances. » Que t’inspire cette réflexion sur le rôle des vacances ?

Compréhension erronée : tu t’interroges sur la place des vacances dans la société et dans les loisirs….

Compréhension correcte : tu réfléchis à l’idée selon laquelle une société idéale proposerait tout ce que proposent les vacances et rendrait donc celles-ci inutiles.

c) La frontière du « personnel-privé »


Il ne faut pas confondre opinion personnelle et opinion privée.

Le terme « écriture personnelle » implique ton « engagement personnel« . (tu as tout à fait le droit de « faire semblant« , d’adopter une fausse opinion personnelle si tu ne souhaites pas te dévoiler ou si tu sens que tu argumenterais mieux une autre opinion que la tienne).

Cette opinion doit être le reflet de ta réflexion, de ta formation, du travail collectif réalisé sur le thème. Il faut donc dépasser le simple point de vue privé et intime. En fait, tu dois livrer, dans cette épreuve, ton opinion personnelle au sens d’opinion présentable et publique.

Nous reviendrons sur cette notion mais je précise ici que tu dois avoir une réflexion personnelle et authentique, sans craindre d’être en désaccord avec le correcteur.

Le correcteur ne notera pas ton point de vue mais bien la façon dont tu mènes ton argumentation. À la fin de ton écrit, il doit pouvoir se dire, par exemple :

  • En cas d’avis divergent : « ok, je ne suis pas trop d’accord, mais ça tient la route, pourquoi pas« .
  • En cas d’avis partagé : « je suis d’accord et c’est bien mené, je suis d’autant plus convaincu« .

Tu dois évitez bien entendu les points de vue extrêmes et choquants ou provocants… N’oublie pas que tu passes un examen national et académique et qu’à ce titre, tu ne peux pas tout dire ! Tu te trouves ici dans une sphère publique où tout n’est pas autorisé. Tu retrouves la même situation au travail (on fait attention à ce qu’on dit), sur les réseaux sociaux (attention aux propos diffamatoires, violents ou racistes), par exemple.